* Mon interview avec Mylène Farmer

Publié le par Krystel Romance

 Ca paraît incroyable et pourtant, c'est vrai, je ne mens pas, mais à l'époque, Mylène était jeune première, illustrissime inconnue et perdue parmi les Gotainer et autres Marc Lavoine plus médiatisés à cette époque.

C'était dans une discothèque de Strasbourg, l'endroit choisi par FR3 Alsace pour tourner une émission de variétés très très "variétés" qui avait pour titre : "Pour le Plaisir", en hommage à la chanson d'Herbert Léonard (un alsacien lui aussi) et qui m'offrait une facilité déconcertante d'interviewer les artistes invités pour mon émission de radio.

Avec mon petit appareil enregistreur sous le bras, j'assistais donc aux répétitions et à la mise en place de ces émissions dans l'après-midi, celles-ci étant enregistrées en direct le soir avec public. C'est tout naturellement que je tombais sous le charme de ce minois très discrêt, de ce petit bout de femme irrésistible qu'est Mylène. A cette époque, elle n'était pas encore rousse mais avait des cheveux bruns abondamment bouclés et elle avait l'air d'une gamine. Entourée d'une accompagnatrice et seule sur sa bande musicale, elle fredonnait son tout premier single : "On est tous des imbéciles", sorti avant l'innoubliable "Maman a tort" qui l'a propulsa sur les plus hautes sphères. Ce titre là était, à mon goût, bien meilleur et quant à moi, je l'aimais bien et le passais souvent sur les ondes. Je peux vous en dire un passage, ça faisait :

" On est tous des imbéciles, on est bien très bien débiles

c'qui nous sauve c'est le style, équivoque et aussi paradoxe et ça suffit.

On a dû s'gourer d'planète... etc"

joliement interprêté de sa voix fluette et bien présente, même son rire cristallin est sur le titre.

Après ses essais, je m'approche d'elle dans les loges et lui demande si elle accepterait de répondre à quelques questions. Elle accepte immédiatement pendant que Richard Gotainer, présent lui aussi dans la loge, s'évertue à la chatouiller pendant qu'elle s'exclame en riant : " il me fait des guilis !". Des guilis, je me souviendrais toujours de ces mots-là car ils sont si natures et si puérils à la fois que ça m'avait touché. Je ne me souviens plus du contenu de l'interview mais quand on sait le miracle qu'il faut pour obtenir une interview de Mylène aujourd'hui, je n'en reviens pas ! Mais encore une fois, c'était il y a bien longtemps, elle n'était ni connue, ni harcelée, ni surbookée. Tout s'explique peut être. Moi, je garde le souvenir d'une charmante chanteuse à l'aube de sa carrière, de ses rires et sourires franchement irrésistibles, du bouquet de fleurs qu'elle m'a donné si simplement car elle en avait reçu plusieurs ce jour-là.

Promis, dès que je refais un tour dans mon grenier, je ressors ce vieux 45 tours de Mylène pour vous le montrer avec sa dédicace, et avec un peu de chance, je retrouverai cet enregistrement égaré sur l'une des mes nombreuses vieilles cassettes. Avec un peu de chance...

Depuis ce jour, j'ai toujours suivi sa carrière ascendente de près et j'admire ce qu'elle est et ce qu'elle écrit, et vous voyez bien, depuis le début elle a bien raison sur un point : "on est tous des imbéciles" !

Publié dans Biographie

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